Depuis quelques années, le milieu funéraire voit naître un grand nombre d’innovations dont l’objectif premier est de rendre la mort écologique. La start-up Loop, qui vient des Pays-Bas, a créé le tout premier « cercueil vivant » en mycélium, la base du champignon. Ce nouveau cercueil accélère la décomposition du corps et rend l’inhumation totalement neutre en terme d’impact écologique.
Le cercueil en bois et l’écologie
La fabrication d’un cercueil classique, en bois, utilise comme ressource pour sa fabrication : des arbres, de l’eau et du fuel. L’organisme de certification française Ecocert estime que pour la construction de cinq cercueils, il faut un chêne âgé de 80 ans. Ecocert affirme aussi qu’en utilisant des cercueils biodégradables, on pourrait économiser 31 536 km2 de forêt par an, 6 657 600 m3 d’eau et 315 360 000 litres de fuel.
La France compte plus de 500 000 décès par an, ce qui représente un nombre astronomique d’arbres abattus pour mettre en terre les hommes. Sans compter les cercueils fabriqués pour être brûlé peu de temps lors d’une crémation. S’ajoute à cela le coût en CO2 dû à l’importation, puisque de nombreux cercueils sont fabriqués en Chine. (Ce qui n’est pas notre cas chez Cridel, tous nos cercueils sont fabriqués par l’industrie française.) Cependant, il existe une alternative : le cercueil en carton. Ce type de cercueil n’est pas neutre en carbone mais représente un premier pas vers des obsèques plus écologiques.
L’inhumation et la pollution des sols
Une étude publiée l’année dernière dans Chemosphere, une revue scientifique, a révélé que les cimetières peuvent être des sources potentielles de contamination du sol et de l’eau. Les habitants des zones urbaines vivant à proximité de cimetières bondés étant les plus exposés à ces effets. Les métaux lourds font partie des polluants qui peuvent s’infiltrer dans le sol et l’eau, selon l’étude. Dans notre article sur l’écologie et la crémation nous expliquions aussi que ce procédé, est aussi très polluant. Cependant à long terme, pour l’instant la crémation est moins polluante que l’inhumation.
Comment fonctionne le cercueil en champignon ?
Sur son site internet, la start-up Loop, qui a créé le “living cocoon” en champignon, promet que, grâce au cercueil en mycélium, les nutriments présents dans votre corps nourriront la terre qui deviendra une source fertile pour créer à nouveau de la vie. Cette promesse, est celle du cycle de la vie (d’où le nom “loop”, qui signifie boucle), du retour à la terre. Mais comment cela fonctionne ? Le mycélium, est la racine structure du champignon, il constitue un élément extrêmement recyclant. Il est mélangé avec est des copeaux de bois et aggloméré pour créer une boîte, le cercueil.
À l’intérieur du cercueil sont disposés avec le corps, des micro-organismes, comme de la mousse et autres substances présentes dans la nature. Le living cocoon permet de transformer les nutriments de notre corps en nutriments bon pour la nature, propice au fleurissement d’autres formes de vie. Il aide aussi à éliminer les toxines présentes dans le corps et accélère la décomposition puisqu’un corps se décompose en 2 à 3 ans grâce au cercueil champignon, contre une dizaine d’années dans un cercueil classique en bois.
Quel est le prix du cercueil en champignon ?
En plus d’être plus respectueux de l’environnement que les enterrements traditionnels, les produits Loop sont également moins chers. Le prix des produits va d’environ 200 $ à un peu plus de 1 000 $. Loop Biotech propose trois options, qui sont « 100 % nature » :
- un « Cocon vivant » qui ressemble à un cercueil en pierre.
- un « ForestBed », qui ressemble à un mince cercueil à toit ouvert recouvert de mousse.
- une urne pour ceux qui préfèrent être incinérés, accompagnée d’une plante de choix à faire pousser.
Pour l’instant, Loop Biotech fabrique environ 500 cercueils ou urnes par mois et ne les expédie qu’à travers l’Europe.
« Ce sont les pays d’Europe du Nord où il y a plus de conscience de l’environnement et aussi où il y a l’automne », a déclaré le créateur de Loop. « Donc, ils connaissent et comprennent le champignon, comment il fonctionne, comment il fait partie de l’écosystème. »
Cependant, l’utilisation des cercueils en champignon n’est pas encore autorisée en France. Tout comme les autres solutions pour des funérailles écologiques : les procédés comme la résomation, l’aquamation et l’humusation, émettent beaucoup moins de gaz toxiques. En revanche en France, on commence à voir naître quelques cimetières écologiques, et la possibilité d’utiliser une urne funéraire biodegradable. La présence d’une forêt cinéraire est aussi un projet en cours, qui essaye d’agrandir le choix de notre devenir après la mort.
En savoir plus sur LOOP, la start-up Hollandaise qui réinvente le cercueil
Bob Hendriks, est un jeune Hollandais de 26 ans, innovateur, bio designer et entrepreneur environnemental. Sa mission, comme il la définit, est de restaurer la relation parasitaire avec l’humanité et son environnement. Son objectif est d’élargir l’horizon de l’imagination humaine et d’explorer les matériaux vivants. Après plusieurs années de recherche, il a créé sa start-up autour d’un produit unique et révolutionnaire : le premier cercueil vivant ! Cependant, il ne reste plus qu’à ouvrir les horizons de nos politiques pour cheminer vers des obsèques 100% écologiques. En attendant, vous pouvez retrouver l’histoire de l’entreprise sur leur site loof-of-life.com ou sur leurs réseaux sociaux.