
Crédit photo : Johann Siemens
La crémation est une pratique très répandue en France au point qu’elle talonne celle de l’inhumation. C’est le plus souvent en raison de son coût qu’elle est préférée à l’inhumation. La deuxième raison qui pousse les personnes à souhaiter une crémation est le souci lié à l’écologie. En effet, l’actualité climatique des dernières décennies pousse le commun des mortels à s’alarmer sur le sort de notre planète. Nous vivons une époque où chacun met en place toutes sortes d’initiatives personnelles, pour minimiser son impact écologique au quotidien. Dans cette logique, il est normal de s’interroger sur son empreinte écologique au moment de sa mort et après.
Crémation et écologie
Dans la théorie, la crémation se présente comme une solution écologique, étant donné qu’elle réduit en cendres notre enveloppe corporelle, et qu’ainsi, nous ne laissons rien. Mais est-elle réellement plus avantageuse écologiquement que l’enterrement ?
Durant une crémation, les équipements du crématorium vont brûler le cercueil dans sa totalité et transformer le corps en cendres cinéraires. Le four va chauffer à environ 900° durant 90 minutes par auto-combustion. Le procédé de la crémation provoque des émissions de gaz toxiques : oxydes de soufre, d’azote, monoxyde de carbone, dioxine provoqués par les plombages, les vêtements, et les produits de conservation présents dans le corps du défunt. D’après des études menées sur la crémation au Royaume-Uni, le processus d’incinération dégage 1,35 tonne de mercure par an, dont la quasi-totalité, est émise par rejet dans l’atmosphère. Le corps est incinéré dans un cercueil en bois, ce qui est aussi contraire à une démarche écologique.
Inhumation et écologie
Si l’incinération n’est pas la solution la plus écologique, elle reste devant l’inhumation en matière d’impact écologique, à long terme. Bien que la crémation rejette plus de CO2 dans l’atmosphère – 160 kg contre 39 kg pour l’inhumation – les cimetières ont un impact plus pesant sur l’environnement à cause des stèles, de l’utilisation de pesticides et d’eau pour l’entretien du terrain. En prenant tous ces paramètres en compte, les inhumations sont responsables de 10 % d’émissions en plus, à long terme.