Aujourd’hui près d’un tiers des personnes font le choix d’avoir recourt à une crémation après leur décès. Les volontés sont multiples : désir de simplicité, envie de ne pas laisser de trace, motifs écologiques, motifs économiques … Après la crémation, le défunt – s’il a émis des volontés – ou sa famille, devront choisir le lieu où sera déposée l’urne contenant les cendres. Il est possible de placer l’urne en columbarium, de l’inhumer dans un cimetière, recouverte d’un monument cinéraire. Il est également possible de la sceller à une sépulture déjà existante … La dernière solution consiste à disperser les cendres. Cependant, cette dernière utilisation doit se soumettre à certaines restrictions.
Est-ce légal de disperser les cendres ?
Oui la dispersion des cendres est légale. Seulement, elle est soumise à certaines règles. Selon la LOI n°2008-1350 du 19 décembre 2008 :
A la demande de la personne ayant qualité pour pourvoir aux funérailles, les cendres sont en leur totalité :
– soit conservées dans l’urne cinéraire, qui peut être inhumée dans une sépulture ou déposée dans une case de columbarium ou scellée sur un monument funéraire à l’intérieur d’un cimetière ou d’un site cinéraire visé à l’article L. 2223-40 ;
– soit dispersées dans un espace aménagé à cet effet d’un cimetière ou d’un site cinéraire visé à l’article L. 2223-40 ;
– soit dispersées en pleine nature, sauf sur les voies publiques.
Où Peut-on disperser les cendre ?
La dispersion des cendres en mer et l’urne biodégradable
Disperser les cendres dans une rivière ou un fleuve mais elle peut se faire en mer. Cependant, la dispersion des cendres en mer est règlementée : elle doit se faire à plus de 300m du rivage. S’il s’agit d’une immersion d’urne contenant les cendres du défunt, elle doit avoir lieu à un peu plus de 5 km (3 miles marins), hors des voies et espaces publics maritimes clairement balisés ou délimités (port, chenal d’accès, parc de culture ou d’élevage marin …). Les pompes funèbres CRIDEL vous proposent des urnes biodégradables conformes à l’immersion en mer. Dans tous les cas, il faut déclarer la dispersion ou l’immersion à la commune de naissance du défunt et à la comune de mouillage de départ ou de port du bateau. Aujourd’hui des entreprises proposent une dispersion des cendres en mer par drone, une solution originale.
La dispersion des cendres dans la nature
La notion de « nature » décrite dans la circulaire du 14 décembre 2009, désigne les « espaces naturels qui ne font l’objet d’aucun aménagement » . Encore une fois, il faut déclarer la dispersion des cendres à la commune de naissance du défunt et à la commune du lieu de dispersion des cendres.
La dispersion des cendres en pleine nature est donc possible dans :
- les forêts
- la montagne
- la mer
En revanche, elle est proscrite dans :
- les jardins privés ou publics
- les champs et les espaces cultivés
- les voies publiques
- les rivières, étangs, lacs et fleuves avec des rives aménagées
Le jardin du souvenir
Le jardin du souvenir est un espace gratuit, libre de concessions, destiné à la dispersion des cendres des défunts. Il est mis à disposition dans l’enceinte du cimetière. Il faut en faire la demande à la mairie de la commune.
Dispersion des cendres chez soi, dans sons jardin
La loi interdit de disperser les cendres dans un jardin privé. En revanche, l’inhumation d’une urne dans une propriété privée, bien que difficile à obtenir ( l’accord du préfet étant nécessaire) reste possible. L’important est que le lieu de la dispersion des cendres reste accessible pour permettre à tous les membres de la famille de s’y recueillir.
La dispersion des cendres et le travail de deuil
Souvent le défunt fait le choix de la dispersion pour ne rien laisser à la charge de ses proches. C’est une décision qui peut laisser la famille sans lieu de recueillement, avec une sensation de vide. Il est de ce fait important de parler de ces choix en amont avec sa famille, même si le sujet n’est pas facile à aborder. Il peut être pertinent de nommer un tiers lieu ou d’anticiper les rituels qui viendront combler l’absence et le manque et seront propices au recueillement. Certaines initiatives sont en train d’émerger comme la possibilité d’inhumer l’urne dans une forêt cinéraire, une forêt dans laquelle chaque arbre devient le lieu de recueillement.
Même si les moeurs changent et que les cérémonies ont de moins en moins de caractère religieux, il est important de maintenir une célébration. Qu’elle ait lieu au crématorium ou en pleine nature au moment de la dispersion ou de l’immersion. C’est par le biais de ce rituel que les personnes qui restent pourront appréhender la perte et commencer leur deuil.