Pour éviter la propagation de l’épidémie, le gouvernement a pris des mesures strictes, en limitant la cérémonie des obsèques à moins de 20 personnes au cimetière lorsqu’il s’agit d’une inhumation, et lors d’une crémation, la famille ne peut se rendre au crématorium. Le délai pour la mise en bière a également été réduite à 24h, ce qui laisse peu de temps à la famille pour se recueillir en présence du corps du défunt, donc peu de temps pour réaliser et encaisser. Ces mesures, bien que nécessaires, font réaliser à chacun l’importance du recueillement et du rassemblement lors du décès d’un être cher. Ce sont les obsèques qui permettent de se remémorer, de se rassurer, de s’aimer, de s’apaiser mutuellement et d’entrer collectivement dans une nouvelle phase de la vie, celle du deuil. Sans cérémonie, sans rassemblement, il est beaucoup plus difficile d’avancer, les familles se sentent mises à l’écart, impuissantes, c’est une douleur qui vient s’ajouter à celle de la perte, et c’est injuste. Comme le dit Edgar Morin dans son ouvrage l’homme et la mort, “la ritualité funéraire est un besoin anthropologique fondamental, qui pourrait être considéré comme un signe significatif de l’émergence de l’humanité”.
Pour combler le vide, il existe des solutions, l’important étant de rester entouré, même si pour l’instant le mot d’ordre est de s’entourer à distance.
Des obsèques virtuelles
Le moment des obsèques est avant tout un moment d’hommage. Rendre hommage c’est reconnaître l’importance que quelqu’un a eue pour nous et le restituer au moment de sa mort, c’est une célébration. Ensemble chacun rappelle des souvenirs de l’être disparu, raconte sa perception de ce qu’il était, de ce qu’il laisse … Sans réunion, un vide perdure. C’est pourquoi certains maîtres de cérémonies sous la volonté de la famille ont accepté de filmer la cérémonie, qui est alors retransmise en live, de manière à ce que chacun à un moment précis s’arrête le temps de la célébration et puisse assister, voire participer à cette cérémonie virtuelle. Cette solution de remplacement, contribue à apaiser les membres de la famille qui pourront malgré tout être présent les uns pour les autres, même si c’est par écrans interposés.
L’espace famille
Chez Cridel, nous avons mis en place depuis plusieurs années, un espace commun entre la famille et les pompes funèbres. Il sert entre autres de support aux démarches administratives, mais contient un volet “album de vie” qui peut être utilisé comme mur virtuel de partage de souvenirs. Dans cet album il est possible de laisser des notes écrites, de raconter des souvenirs, laisser un texte ou un poème qui pourrait être lu lors de la cérémonie, il est possible d’y mettre des photos, des dessins … L’album de vie est un outil complémentaire qui s’avère très utile en cette période de vide.
La possibilité de reporter la cérémonie
Qu’il s’agisse d’une cérémonie religieuse ou non, les maîtres de cérémonies sont à la disposition des familles pour planifier une cérémonie dans le futur. En matière de deuil et de rituel, il n’existe pas de contre-indication dans le fait de célébrer une vie quelques mois, voire un an après le décès, l’important étant de marquer la vie d’un rituel, de manière à ce qu’il y ai un avant et un après. Le fait de décaler la cérémonie et d’en créer une de toutes pièces peut être une occasion de prendre le temps de personnaliser la célébration dans les moindres détails et d’en faire un événement unique. Ce genre de cérémonie sans corps existait déjà avant la crise, quand une famille ne peut pas rapatrier un mort de l’étranger par exemple. L’avantage d’une cérémonie postposée est de donner à chacun l’occasion de rendre son hommage personnalisé, d’apporter sa pierre à l’édifice, car on sait que le deuil est plus facile d’accès lorsqu’on a l’impression d’avoir été acteur de la célébration.
Inventer un rituel ou une activité en lien avec le défunt
Le rituel permet un ancrage dans la réalité. Chaque famille, en fonction de ses croyances peut inventer son propre rituel de deuil. Ce peut être le fait d’allumer une bougie, chaque soir à la même heure, ou réaliser un appel en visioconférence pour faire un tour de parole et raconter un souvenir du défunt, lire des lettres de gratitude, ou même prier. La famille peut effectuer un travail collectif en rédigeant la biographie du défunt … il existe autant de possibilités qu’il existe de familles. D’après Christophe Fauré, psychiatre et psychothérapeute “Le rituel funéraire n’est pas morbide au contraire. L’être humain a besoin de choses tangibles, concrètes, pour appréhender le deuil. Il faut éviter de rester dans une approche purement intellectuelle“.
Les groupes Facebook
Le digital permet aussi de se rassembler et de parler de sa peine pour l’atténuer en partie. Il existe des groupes de parole dédiés au deuil sur Facebook qui se sont créés récemment pour pallier l’absence de cérémonies. Vous pouvez, en toute bienveillance, y déposer un hommage demander des conseils aux autres membres, ou simplement échanger quelques mots.
Les fleurs pour le deuil
Lorsqu’il est impossible de se rendre à la cérémonie, il est encore possible d’y faire livrer des fleurs. Les fleurs ne permettent pas tout, mais elles permettent de soutenir la famille et de rendre hommage, même à distance. Pour des obsèques orchestrées par la maison Cridel, il est possible de faire livrer des fleurs pour une cérémonie au cimetière. Sinon, il est possible de les faire livrer sur les tombes, dans les cimetières de paris, l’Ile-de-France et du pays basque.