La mort revêt une signification différente selon les cultures et les religions. Chez les juifs, la vie humaine constitue un passage de préparation dans ce monde, permettant de mériter la vie de l’au-delà. La mort est donc le passage vers une vie qui se mérite.
Comment se passe un enterrement juif ?
Lorsque le défunt a rendu son dernier souffle, un de ses proches (le fils aîné, s’il s’agit d’un père) peut le toucher et lui fermer ses yeux et sa bouche. Ensuite, il faut laisser les mains ouvertes, bien étendre les bras, avant de recouvrir tout le corps par un drap.
Avant l’enterrement, la religion juive apporte un respect tout particulier au corps du défunt, au nettoyage du corps, et à son habillage. C’est souvent la Hevra Kaddisha (sainte compagnie), des hommes et femmes dévoués, qui s’occupent du mort et effectuent la toilette purificatrice afin de le préparer à sa rencontre avec Dieu.
Généralement, la purification a lieu au domicile du défunt, ou au funérarium. Après la tahara (purification) le défunt est habillé d’un takhrikhim (linceul) blanc, après quoi le corps peut être déposé dans le cercueil.
La procession suivra le cercueil jusqu’au cimetière où il est transporté en corbillard. La tradition veut qu’il passe devant sa maison, s’il n’y était pas déjà. Le plus souvent, la cérémonie a lieu directement dans l’enceinte du cimetière, un proche prononce le Kaddish, une prière à la gloire de Dieu. Les 7 personnes les plus proches du défunt, les onen, peuvent aussi déchirer leur vêtement au niveau supérieur de leur poitrine, ce rituel sert à montrer la déchirure que la perte vient créer chez eux. L’enterrement juif est sobre, on ne dépose pas de fleurs autour du cercueil, ni sur les tombes. La tradition veut que l’on y dépose des petits cailloux.
En Israël, les morts sont souvent enterrés en pleine terre, à 6 pieds sous terre, et ce sont souvent les proches qui creusent la tombe.
Judaïsme, crémation, thanatopraxie et don du corps à la science
Dans la religion juive, le corps du mort est sacré, il doit absolument être respecté. C’est pourquoi les Juifs n’ont recours ni à la crémation, ni à la thanatopraxie (soin de conservation), sauf d’un point de vue légal, si le corps doit être rapatrié. Il est aussi déconseillé de donner son corps à la science, en revanche, le don d’organe est accepté, par égard pour la vie.
Quelle tenue porter pour un enterrement juif ?
Lors de funérailles juives, il ne faut pas porter de tenue trop criardes, ni de bijoux trop étincelants. Mieux vaut porter des couleurs neutres, discrètes. Les hommes doivent porter une kippa.
Le rituel juif du deuil
La tradition juive veut que les personnes en deuil, observent un deuil de 7 jours, qui se décompose en plusieurs étapes. Ce sont les onen, les sept personnes les plus proches du défunt qui doivent observer cette période de deuil.
Le premier stade – Aninout
Aninout signifie deuil mais aussi désolation, c’est le moment où la personne est sous le choc de la perte, cette période dure jusqu’à l’enterrement.
Deuxième stade – Avelout
C’est le véritable commencement du deuil, qui démarre immédiatement après l’inhumation. L’endeuillé doit retourner chez lui et y rester pour sept jours. Il n’a pas le droit d’écouter de musique.
Troisième stade – Shiv’ah
Shiv’ah signifie sept, c’est une période pendant laquelle les proches et les amis peuvent rendre visite à la famille endeuillée. Durant cette semaine, les onen n’ont pas le droit de :
- Sortir de la maison, sauf pour aller à la synagogue
- Travailler
- Se raser
- Se laver et laver leurs vêtements
- Étudier la Torah
- Avoir des relations conjugales
- Se vêtir du cuir
Une veilleuse doit rester allumée, et les miroirs restent recouverts.
Quatrième stade – Sheloshim
Sheloshim signifie 30, ce sont les 30 jours qui suivent le deuil. Pendant cette période, les hommes ne se rasent pas la barbe et les onen ne peuvent assister à aucune Mitzvah (repas festif religieux)
Cinquième stade – Shannah
C’est l’année suivant le deuil. Durant cette année, les personnes endeuillées doivent progressivement revenir à une vie normale.