
La mort revêt une signification différente selon les cultures et les religions. Dans la religion juive, elle n’est pas une fin en soi. Elle représente plutôt une transition, un passage de ce monde vers un au-delà mérité. La vie sur Terre est vue comme une préparation spirituelle à cette étape ultime. Ainsi, les rites funéraires juifs revêtent une importance sacrée, profondément respectueuse du corps et de l’âme du défunt.
Dans cet article, nous vous expliquons en détail le déroulement d’un enterrement juif et les règles qui l’encadrent. Pour connaître d’autres rites culturels ou religieux, vous pouvez également lire nos articles sur les rites funéraires Chinois où sur les enterrements musulmans ou bouddhistes.
Comment se passe un enterrement juif ?
Dans le respect des traditions juives, on purifie le corps du défunt selon un rituel précis : la tahara. Cette toilette rituelle est réalisée par la Hevra Kaddisha (la « sainte société »), un groupe de fidèles formés à ces rites. La purification peut se faire au domicile du défunt, au funérarium ou au sein d’un service de pompes funèbres spécialisées dans les obsèques juives.
Le défunt est ensuite vêtu d’un takhrikhim : un linceul blanc, simple, en lin ou en coton. Le cercueil utilisé est en bois, sans ornements ni parties métalliques, conformément aux prescriptions religieuses.
Le transport du corps et la cérémonie au cimetière
Le transport du corps se fait en corbillard, parfois avec un passage symbolique devant le domicile du défunt. Contrairement à d’autres cérémonies funéraires, les obsèques juives se tiennent le plus souvent directement au cimetière, dans la plus grande sobriété.
Un membre de la famille récite le Kaddish, une prière pour glorifier Dieu et honorer la mémoire du défunt. Les proches, appelés onen, peuvent également déchirer un pan de leurs vêtements, un geste rituel pour symboliser la douleur du deuil.
Contrairement à d’autres traditions, il n’est pas d’usage d’apporter des fleurs pour les obsèques juives, ni de déposer des fleurs sur la tombe. À la place, les visiteurs déposent de petits cailloux en mémoire du défunt.
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Peut-on faire livrer des fleurs pour un enterrement juif ?
Si les fleurs pour cimetière ne sont pas traditionnellement utilisées dans les rites funéraires juifs, certaines familles choisissent néanmoins de déposer des bougies commémoratives ou de petites plantes vivaces non fleuries à certaines périodes de l’année, comme Yom Kippour ou l’anniversaire de la mort (yahrzeit).
Inhumation juive : pas de crémation ni de soins de conservation
Dans la religion juive, le corps du mort est sacré, il doit absolument être respecté. C’est pourquoi les Juifs n’ont recours ni à la crémation, ni à la thanatopraxie (soin de conservation), sauf d’un point de vue légal, si on doit rapatrier le corps. La religion déconseille ausse de donner son corps à la science. En revanche, le don d’organe est accepté, par égard pour la vie.
Quelle tenue porter pour un enterrement juif ?
Chaque communauté a ses rituels concernant l’habillage lors de la cérémonie. Lors de funérailles juives, il ne faut pas porter de tenue trop criardes, ni de bijoux trop étincelants. Mieux vaut porter des couleurs neutres, discrètes. Les hommes doivent porter une kippa.
Le deuil dans la tradition juive : un processus en plusieurs étapes
Le deuil dans le judaïsme est structuré en plusieurs phases, chacune avec ses règles et ses symboliques fortes.
1. Aninout – Avant l’enterrement
C’est le moment de choc, de sidération. Il dure jusqu’à l’inhumation.
2. Avelout – Les 7 jours de deuil
À partir de l’enterrement, la famille endeuillée rentre chez elle pour observer une période de deuil stricte appelée Shiv’ah.
Pendant cette période, les endeuillés :
- ne sortent pas (sauf pour la synagogue),
- ne travaillent pas,
- ne se lavent pas,
- ne se rasent pas,
- n’ont pas de relations conjugales,
- ne portent pas de cuir,
- et ne lisent pas la Torah, sauf textes liés au deuil.
On allume une bougie du souvenir et on recouvre les miroirs dans la maison.
3. Sheloshim – Les 30 jours
Après les 7 jours, les proches reprennent peu à peu certaines activités. Les hommes ne se rasent pas, et les fêtes sont évitées.
4. Shanah – L’année du deuil
Cette dernière phase concerne principalement les enfants du défunt. Elle marque un retour progressif à la vie normale, tout en gardant vivante la mémoire du disparu.