Les soins palliatifs sont nés au milieu du 20e siècle des recherches de trois médecins : le Dr Cicely Mary Saunders en Grande-Bretagne, la psychologue Élizabeth Kübler-Ross aux États-Unis et le Dr Balfour Mount au Canada. Leurs travaux ont aidé à comprendre la souffrance des personnes en fin de vie, leur angoisse physique, spirituelle et sociale, notamment face à l’approche de leur propre mort. Grâce aux travaux de ces médecins, on sait aujourd’hui soulager leurs angoisses et leur permettre de vivre plus sereinement les derniers instants de leur vie. Les soins palliatifs ont réussi à se frayer un chemin jusqu’à occuper aujourd’hui une unité d’hôpital à part entière, qui évolue constamment et innove pour le bien-être de ses résidents. Des projets annexes voient le jour, comme la musicothérapie pour soulager les angoisses.
Une philosophie profondément humaine
En soins palliatifs, on trouve des malades que la médecine ne peut plus aider. Si leur corps ne guérira plus, les professionnels vont continuer à soulager les différentes émotions de ces personnes qui se trouvent juste en face de ce qui nous angoisse tous. Dans ces unités hospitalières, les soignants vont vivre au rythme du patient, être avec lui là où il est, au quotidien, instants par instants, lui accorder du temps, et accorder de la place à ses émotions. Les infirmiers.ères, psychologues, et autres intervenants doivent principalement faire appel à des qualités humaines que sont l’écoute et l’empathie pour accompagner chaque nouvel arrivant avec ses spécificités médicales, son passé, dans sa fin de vie. Finalement, la philosophie palliative c’est un peu la philosophie du bien-être, celle qui se vit dans l’instant présent.
Il est rassurant de constater que, dans une société ou la rentabilité prime, et ou la mort est médicalisée, nous avons conservé notre part d’humanité en considérant encore l’être humain dans son intégralité et avec sa vulnérabilité.
Pas de tabous en soins palliatifs
En soins palliatifs la mort n’est pas taboue, elle se doit d’être évoquée, discutée et anticipée. Car si la mission des soins palliatifs est de conserver la vie qu’il y a dans la fin de vie, patients, soignants et proches apprivoisent ensemble l’idée de la mort qui vient. Lever le tabou sur cet événement qui approche permet d’ailleurs souvent de libérer les esprits, que ce soient ceux de la personne en fin de vie, ou ceux de sa famille.
Marie de Hennezel, une psychologue qui a travaillé plus de 10 ans en soins palliatifs, et auteur de nombreux ouvrages, rapporte cette phrase, entendue par une personne en fin de vie, et qui résume bien ce que permet la mission des soins palliatifs : “Faites que je sois vivant le jour où je meurs.” Et pour les personnes qui ne seraient pas en unité de soins palliatifs, une nouvelle pratique venue tout droit des États-Unis a vue le jour : l’accompagnement en fin de vie, par des Doulas. Depuis quelques années déjà, les Doulas accompagnent l’entrée dans la vie, aujourd’hui, elles permettent une entrée en douceur dans la mort.