Une nécrologie est un texte de longueur variable, publié dans un journal ou dans un magazine, peu après le décès d’une personnalité. L’article de nécrologie comprend souvent une biographie du défunt. Le terme nécrologie s’applique aussi à la liste des avis de décès publiés dans les magazines, les journaux, mais aussi sur des sites spécialisés et sur certains sites de pompes funèbres. C’est une démarche qui participe à l’hommage rendu au défunt.
Histoire de la nécrologie
L’histoire de la nécrologie tire son origine dans deux pratiques, l’une profane, l’autre religieuse. La plus ancienne est l’annonce publique de la mort aux membres d’une communauté par le crieur public. Dans l’Empire romain, le crieur avait pour fonction d’organiser les funérailles, de fournir tout ce qui était nécessaire pour la pompe funèbre, puis de faire préparer le bûcher et de parcourir la ville pour inviter le peuple à se rendre à l’enterrement. Ils annonçaient, à tous les carrefours de la ville, les actes officiels, le prix des marchandises, les enfants disparus, les baptêmes, les mariages et les enterrements. À partir du XVIIe siècle, les jurés-crieurs sont accompagnés par des semoneurs qui distribuent les billets d’enterrement : des « feuilles de papier imprimé annonçant la mort d’une personne et invitant ses proches aux funérailles », ce sont les premiers avis de décès.
Dans le christianisme, les messes étaient consacrées à ceux qui avaient péri pour la foi : les saints et les martyrs. Plus tard, il s’élargit aux évêques et aux autres hautes personnalités religieuses décédées, ou encore aux bienfaiteurs de la communauté ou de la paroisse.
Au Moyen Âge on éditait déjà un petit manuel pour annoncer les décès au sein de la paroisse. Ce petit manuel n’avait pas encore de nom précis.
C’est en 1646 que le terme de nécrologe fait son apparition. Un nécrologe est un registre où l’on inscrit les noms des morts d’une communauté religieuse, ainsi que la date de leur décès.
Au XVIIe siècle, la nécrologie sort du cadre religieux, quand fut ajouté à ce registre un caractère biographique, ce sont les prémices de la rubrique nécrologique.
La suite de l’histoire de la nécrologie est parallèle à l’histoire de la presse.
La nécrologie dans la presse
La possibilité d’annoncer la mort par la voie de presse s’est offerte grâce à l’apparition des Affiches de Paris lancées en 1745 par le libraire Antoine Boudet. Ce journal commence à publier, parmi ses rubriques publicitaires, une liste des enterrements de la ville de Paris. Comme aujourd’hui, l’intérêt de cette pratique résidait dans la possibilité de diffuser l’information au plus grand nombre.
Au XVIIIe siècle, avec la montée de la presse écrite, la rubrique nécrologique va peu à peu prendre sa forme écrite, telle qu’elle existe aujourd’hui. Au début la publication de la rubrique nécrologique sera irrégulière, publiée selon la bonne volonté des rédacteurs.
Jusqu’au XIXe siècle, elle prendra diverses formes, elle cherche constamment son style et son public. Les nécrologies biographiques sont assez rares dans la presse siècle jusqu’aux années 1880. Concernant essentiellement la haute société, l’annonce vire souvent dans le “potin” mondain.
C’est dans les années 1930 que cette rubrique va se stabiliser, les journaux vont commencer à afficher leurs tarifs pour annoncer un décès, et les articles vont retrouver leur humanité.
La nécrologique aujourd’hui
Aujourd’hui, la nécrologie de presse s’apparente à un article, rédigé à la mort d’une personnalité publique. Cet exercice de style tient une place à part entière chez nos amis d’Outre-Atlantique. Généralement, la longueur d’une nécrologie varie selon la notoriété de la personne décédée. Une personne très influente se verra réserver un numéro spécial. Il existe une exception, toutefois : le New York Times a publié, en 2001, des nécrologies de 200 mots pour toutes les victimes des attentats du 11 septembre. En raison du temps court entre l’annonce d’un décès et la date butoir de publication de la nécrologie dans la presse la plupart des journaux rédigent à l’avance des nécrologies pour diverses personnes célèbres encore en vie. Quelques journaux d’importance nationale disposent dans leur rédaction d’un service spécialisé entièrement consacré à la mise au point et à la mise à jour de nécrologies. Les rédactions conservent alors ces textes dans une partie de leurs bureaux surnommés “marbre” ou “frigo”. Cette pratique a déjà donné lieu à des erreurs plutôt absurdes.
La fonction sociale de la nécrologie
L’annonce du décès aux membres de la communauté va de pair avec la perception collective de la mort et évolue avec la société. À l’origine religieuse : on évoquait les morts durant la messe pour la paix des âmes dans l’au-delà. Avec la presse, l’annonce de la mort devient un potin, ou une manière de montrer son appartenance sociale. Selon les époques, les articles de nécrologies s’attacheront à décrire le défunt comme une personne exceptionnelle, ou décideront de s’attarder sur les circonstances de la mort …
Aujourd’hui, annoncer le décès c’est entretenir la mémoire et fédérer autour de la personne. Que ce soit par un avis de décès ou par un long article dans un magazine prestigieux, cette annonce à pour but de célébrer une vie, à présent terminée. La perception de la mort étant vécue différemment par chacun, les articles de nécrologie permettent aux auteurs d’émettre leurs propres hypothèses(“s’est endormi à tout jamais (…) ce lieu où il se retrouve à nouveau uni à l’univers sans limite. ”), et aux lecteurs d’établir leur propre réflexion face à ce phénomène de la vie.
Sources :