« Une coopérative funéraire est une association de personnes regroupées pour satisfaire leurs besoins au moyen d’une entreprise funéraire. C’est donc dire que les membres sont collectivement propriétaires de la coopérative. Le pouvoir est exercé démocratiquement par l’assemblée des membres et par les administrateurs élus. » C’est la définition qu’on retrouve sur le site de la fédération des coopératives funéraires du Québec. C’est là-bas que tout à commencé : la première coopérative funéraire Québequoise a ouvert en 1942. Depuis, le Québec compte plus de 100 coopératives ce qui représenterait une part de marché de 18 % et un actif de 253 millions de dollars canadiens (2017). En France, les coopératives funéraires commencent à voir le jour, avec pour objectif de modifier notre vision de la mort.
Quels sont les avantages de la coopérative funéraire ?
Du point de vu des services, la coopérative funéraire fonctionne comme un organisme de pompes funèbres, elle propose à ses membres de prendre en charge les instants qui suivent la mort, en organisant une cérémonie pour le défunt, ainsi que son inhumation ou sa crémation. La coopérative funéraire ne propose en revanche pas de contrat obsèques, ni bien sûr, de travaux de marbreries. Les obsèques sont organisées par des célébrants, qui élaborent avec la famille des obsèques personnalisées. Les avantages mis en avant par les coopératives sont :
- Une comptabilité transparente
- La marge sur les frais obligatoire est limitée.
- Participer à un mouvement qui souhaite réenchanter la mort
- Une volonté écologique
Où se trouvent les coopératives funéraires en France ?
Si le projet des coopératives funéraires est déjà très répandu au Québec, ainsi que chez nos voisins les Anglais, la France n’en compte pour l’instant que 3. La première coopérative a ouvert à Nantes en 2016. À l’origine du projet : trois entrepreneuses : Brigitte Brodin, Sophie Drouet et Sabine Le Godinec. Toutes trois confrontées aux réalités du milieu funéraire, elles ont eu envie de créer une alternative qui permette à chacun de célébrer dignement la fin de vie.
La deuxième a ouvert à Bordeaux en octobre 2009. C’est Edileuza Gallet, qui porte le projet. Son histoire démarre il y a longtemps, cette psychanalyste d’origine brésilienne était choquée par le tabou sur la mort en France. Par le biais de groupes de réflexions, elle commence son approche pour démystifier la mort et la spiritualité. En 2011, elle se forme au milieu funéraire en Suisse. Lorsqu’elle revient, elle organise des cafés mortels : des rendez-vous informels pour parler librement de la mort. Finalement, elle fondera Syprès, la coopérative de Bordeaux dans le même élan : “porter un autre regard sur la mort ”.
Pour finir, la coopérative funéraire de Rennes vient d’ouvrir ses portes, en janvier 2020. La coopérative de Rennes est à l’initiative d’Isabelle Georges. Après avoir croisé la route des coopératives funéraires Québequoises en 2011, et après avoir vécu les obsèques désanchantée d’un proche, Isabelle va voir naître en elle la volonté d’importer ce beau projet dans notre pays.
Quel est le coût d’une coopérative funéraire ?
Les entreprises de pompes funèbres sont souvent montrées du doigt pour leur coût trop élevé. Dans notre article sur le véritable coût des obsèques nous expliquions à quoi est lié ce coût. En 2018, la Cour des comptes avait effectué un rapport sur le coût des obsèques. La conclusion faisait état d’un prix moyen de 3 350 € pour une inhumation (avec simple ouverture et fermeture du caveau) et de 3 609 € pour une crémation. Selon les opérateurs, les prix varient entre 1 347 € et 6 449 € pour une inhumation et entre 2 017 € et 6 572 € pour une crémation. Les coopératives funéraires entrent exactement dans ces calculs, puisque le coût des obsèques varie entre 2500€ et 3500€, selon les prestations choisies par la famille.