Le mot « croque-mort » est une expression familière utilisée pour désigner les personnes qui exercent le métier de pompes funèbres, c’est-à-dire les professionnels chargés de la préparation des corps et de l’organisation des funérailles. L’origine exacte du terme croque-mort n’est pas claire, mais il existe quelques explications possibles quant à son origine.
Il convient de noter que le terme « croque-mort » est aujourd’hui considéré comme plutôt familier voire péjoratif. Le terme plus couramment utilisé et préféré est celui de « professionnel des pompes funèbres » ou « agent funéraire ».
L’histoire du croque-mort au moyen-âge
Dans la France moyenâgeuse, au moment où l’espérance de vie atteint péniblement les 30 ans, que les épidémies font rage, et la vie s’apparente à de la survie, le croque mort a du travail, beaucoup de travail. À cette époque, pour des raisons d’hygiène et de santé, les corps sans vie doivent vite être évacués et manipulés à distance, à l’aide d’un “croc”, sorte de grande perche munie d’un crochet. Le croche-mort, devenu croque-mort en charge de rassembler les corps pour les inhumer, probablement dans une fosse commune.
Une autre explication datant du Moyen Âge, serait qu’il existait des crieurs publics, appelés « croquemorts ». Ils devaient annoncer les décès et les funérailles à la population. Ils parcouraient les rues en criant « croque la mort » pour attirer l’attention des gens. Le mot « croquer » dans ce contexte signifiait « énoncer » ou « annoncer ». Au fil du temps, cette expression a évolué pour désigner plus généralement les personnes travaillant dans le domaine funéraire.
Une autre explication possible fait référence à une pratique ancienne consistant à croquer un biscuit ou une pièce de monnaie lorsqu’on passait devant un cortège funèbre. Ce geste symbolisait le respect et la solidarité envers les défunts. Les personnes qui exerçaient cette fonction étaient alors appelées les « croque-morts ».
La légende du croque-orteil
La légende est peut-être apparue après la découverte par la science du “signe de Babinski” qui date de 1896. Appelé aussi “phénomène des orteils”, le signe de Babinski permet de mettre en évidence certains dysfonctionnements cérébraux par la stimulation de la voûte plantaire : si le gros orteil fléchit d’une certaine manière, c’est que le cerveau fonctionne correctement. À cette époque le croque-mort, doit croquer le gros orteil des cadavres pour vérifier que le corps est bien sans vie, avant de le mettre en bière, puis au cimetière.
L’évolution du mot croque dans la langue française
Le mot croque-mort est apparu pour la première fois en 1788 : c’est la personne chargée de mettre les défunts dans un cercueil avant les obsèques. Mais le mot croque possède une autre signification que celle qu’on lui attribue aujourd’hui. Croquer, avait pour signification voler, subtiliser, dérober, ou faire disparaître. Le croque-mort, avec l’humour morbide de l’époque était donc la personne qui emmenait les morts, un peu comme si son métier n’était pas seulement pratique, mais comme s’il avait travaillé au service de la mort elle-même. Cette signification explique peut-être aussi la représentation très noire et très austère du croque-mort, à la mine grise.
Le croque-mort au service de la vie
Aujourd’hui ce mot ne s’emploie plus tellement, on lui préfère le titre de conseiller funéraire. Le conseiller funéraire ne travaille plus au service de la mort, mais au service de la vie. Il veille à ce que la famille, puisse célébrer une vie, et débuter son deuil sereinement, en ayant accompli tous les rituels que sont les obsèques, ou encore le recueillement. Le métier de croque-mort, a donc pour objectif de sublimer la vie, l’amour, et les liens d’attachements. C’est du moins la mission que se fixent chaque jour nos croque-mort Cridel.