Le prix des crémations va s’envoler

Actualités Funéraires
Le prix des crémations va s’envoler.
Crédit photo : The Good Funeral Guide

Les 22 et 23 juin 2022 ont eu lieu les rencontres nationales de UPFP (Union du pôle funéraire public), durant lesquelles des professionnels du funéraires ont pu discuter des enjeux actuels et notamment de la hausse du prix du gaz, dont les crématoriums dépendent. Dans une interview donnée par « La Gazette », Marie-Christine Monfort, directrice des crématoriums de Lille et secrétaire de l’Union des professionnels du funéraire public, lance un appel aux pouvoirs publics pour que soient rendus légales d’autres modes de funérailles plus écologiques et non dépendant des énergies fossiles.

La hausse du prix du gaz risque d’impacter le tarif des crématoriums.

La hausse des prix n’a échappé à personne et aucun secteur n’est épargné. La guerre en Ukraine, particulièrement, a provoqué une hausse du prix du gaz, qui risque fortement d’avoir une répercussion sur le prix des crémations, grosses consommatrices de gaz. Jusqu’à présent, les prix ont été absorbés par les crématoriums eux-mêmes, qui ont agi grâce à une délégation du service public, et n’ont donc pas été répercutés sur le porte-monnaie des familles en deuil.

Mais cette situation risque de ne pas durer, Christine Montfort craint que le prix de la crémation soit doublé à court-terme. Pour mieux comprendre le vrai coût des obsèques, vous pouvez lire notre article dédié à ce sujet.

Que se passera-t-il si le prix de la crémation ne permet plus aux familles d’incinérer leurs défunts ?

En France, nous n’avons que deux options légales : incinérer ou inhumer. Si demain, la hausse du prix du gaz rends la crémation trop onéreuse pour les familles, elles devront se rabattre sur l’inhumation, ce qui pose deux problèmes majeurs :

  • Les cimetières sont déjà saturés, on risque alors de manquer cruellement de place. Rappelons que la France recense chaque année plus de 600 000 décès, dont la moitié est incinérée, l’autre inhumée.
  • L’exhumation des corps présents dans des sépultures que personne ne réclame pose problème : à cause des soins de conservation et de l’appauvrissement des sols, ces corps ont du mal à se décomposer, ne facilitant pas le problème de place.

Si on ne peut plus crématiser les défunts par manque d’argent et plus inhumer les corps par manque de place, quelles solutions nous reste-t-il ?

D’après Christine Monfort, la solution serait de varier l’offre, en légalisant les nouvelles pratiques funéraires, plus écologiques. Ces dernières années, le milieu funéraire a vu naître de nouvelles façons de se séparer des corps, comme l’humusation, l’aquamation, le cercueil champignon

L’humusation, est une technique de mise en terre des corps directe, sans cercueil, qui permet d’accélérer la décomposition du corps. En 12 mois, le corps est entièrement décomposé et laisse derrière lui un compost très fertile pour les sols. Cette technique répond à la fois au problème de place dans les cimetières et réduit presque à néant les émissions de carbone dans l’atmosphère. Elle n’est pour l’instant légalisée que dans certains états des États-Unis.

L’aquamation, technique choisie par Desmond Tutu pour ses funérailles, consiste à plonger le corps dans une solution alcaline qui détruit la partie organique. Elle consomme un peu de gaz pour chauffer l’eau (mais le gaz peut être remplacé par une autre source d’énergie.) mais réponds à la problématique de la place dans les cimetières (comme sur le principe de la crémation, les os broyés sont restitués à la famille.) et à la problématique du réchauffement climatique.

Il existe d’autres techniques encore, mises en place par des start-ups, comme le cercueil champignon.

Le secteur funéraire doit s’adapter pour ne pas être à la traîne en matière d’écologie. C’est un changement rendu nécessaire par la crise actuelle : si personne ne fait rien, ce sont les familles qui vont devoir payer le prix fort, dans une période où l’inflation n’aide déjà pas les familles à anticiper leurs obsèques, en se constituant un capital. Pour Christine Monfort, c’est au secteur funéraire de montrer l’exemple.

Actualités Funéraires
2H
Devis gratuit
Une réponse en 2h
et sans engagement
09.72.20.02.40