
Les journées européennes du patrimoine offrent l’occasion de découvrir des sites publics ou privés qui racontent notre histoire, dessinent nos paysages et s’inscrivent dans notre mémoire collective. Cette année, les journées du patrimoine auront lieu le week-end du 20 et 21 septembre. La thématique choisie est “Patrimoine architectural”.
De nombreuses villes basque participent à l’événement. Bayonne propose une lecture de paysage à la Citadelle, une visite guidée des Pépinières Maymou, des promenades fluviales à la découverte de l’Adour et un parcours guidé dans Bayonne, « entre nature et architecture »… A Biarritz, plusieurs parcours sont organisés et deux nouveaux sites s’ajoutent aux années précédentes : le domaine de Françon et les serres de la Milady . Vous trouverez aussi de nombreuses visites à Saint-Jean-de-Luz, Anglet, Bidache…
Loin des visites organisées, nous vous proposons une alternative sans guide, une aventure à la découverte du patrimoine funéraire Basque. L’art funéraire est le témoin des dimensions culturelles, sociales, anthropologiques, et esthétiques de notre société à travers les époques. Pour cette journée du patrimoine 2025, nous vous invitons à découvrir quelques informations sur les stèles discoïdales. Elles constituent l’une des curiosités funéraires du Pays Basque.
D’où proviennent les stèles discoïdales du Pays basque ?
Localement appelées hilarri (de hil, « mort » et arri, « pierre »), elles remontent, pour les plus anciennes, à une période antérieure au XVIᵉ siècle. Leur usage décline progressivement au XIXᵉ siècle, remplacé par la croix latine.
La tombe discoïdale est un marqueur identitaire fort : elle permet au défunt d’affirmer son appartenance à la culture basque, même après sa mort. Le disque est souvent orné d’un lauburu (« à quatre têtes »). Il combine motifs religieux, géométriques, végétaux, figures humaines, représentations d’astres, d’éléments naturels ou d’outils de la vie quotidienne. Certaines stèles affichent les outils liés à la profession du défunt. On les surnomme alors « tombes de métiers ». Le nom du défunt est rarement inscrit, mais il arrive que celui de la famille apparaisse.
Ces stèles sont plantées verticalement à la tête du défunt, dont le corps est orienté vers le soleil levant. Certains y voient une forme anthropomorphe : le disque représentant la tête et le socle, le corps.
La provenance des stèles reste à ce jour mystérieuse. Certaines stèles sont signées ce qui a permis de dresser un inventaire à travers le Pays Basque. Cet inventaire a permis de suggérer qu’une partie des stèles est issue de la production d’un même atelier voire d’un maître unique.

Où peut-on trouver des stèles discoïdales ?
Contrairement à une idée reçue, les tombes discoïdales ne sont pas exclusivement Basques. On en trouve dans d’autres régions de France, mais aussi au Maghreb, en Syrie, en Suède, en Italie, en Espagne, au Portugal, en Turquie, en Russie, en Bulgarie et même en Norvège.
Les plus célèbres, probablement aussi les plus anciennes, se trouvent autour de l’église de Sainte-Engrâce, au cœur de la Soule. On peut également en voir près de la chapelle de Soccori, non loin de Saint-Jean-de-Luz, où elles appartiennent encore à des familles. Plusieurs circuits de randonnée autour de la côte basque, entre Saint-Jean-de-Luz et Zumaia, passent par ces lieux.
Pour en savoir plus sur ces étonnantes sépultures, un centre d’interprétation des stèles discoïdales existe à Larceveau. Il se trouve sur le chemin de Saint-Jacques par la voie du Puy. À côté de ces stèles discoïdales, quelques cimetières basques, comme le cimetière de Cambo-les-bains ou au cimetière d’Itxassou abritent encore des stèles tabulaires. Elles sont plus anciennes encore, probablement antérieures à la christianisation. Elles demeurent toutefois extrêmement rares.