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Celui qu’on appelait le pionnier du Pays Basque s’est éteint ce mardi 29 novembre. Jakes Abeberry laisse derrière lui un patrimoine politique et culturel basque. Son souvenir sera gravé dans la mémoire des patriotes du pays. Il sera inhumé après une cérémonie orchestrée par notre agence d’anglet.
Un fervent militant de l’abertzale
L’abertzalisme de Jakes Abeberry est né très tôt. Issus d’une famille conservatrice de droite, ses parents ne lui ont pas transmis la langue basque ni l’appartenance à la culture basque. « Mes parents ne me parlaient pas en basque, car, pour eux, le français était le seul mode de promotion sociale. J’ai fait l’effort d’apprendre cette langue et mes enfants et petits-enfants ont baigné dès la naissance dans les milieux bascophones » a-t-il confié au micro de France Bleu pays Basque où il était invité en 2002. C’est au cours d’une conversation avec son père, en 1949 , qu’il a trouvé le courage d’interroger ses parents sur cette part de son identité. Il découvrait alors qu’il était Basque avant d’être français.
Ce patriotisme l’amènera à militer pour le pays en signant la charte d’Itxassou en 1963, qui pose les bases d’un abertzalisme à la Française et, en 1986, à la création du parti abertzale de gauche, Euskal Batasuna (« unité basque »).
Un politicien dévoué
C’est probablement son patriotisme qui le conduit en politique, il est élu pour la première fois en 1983 au conseiller municipal de Biarritz où il restera jusqu’au 30 mars 2014. Durant ces mandats, il était adjoint au maire chargé de la culture puis (1991-2001) puis du développement et des infrastructures urbaines (2001-2008).
En février 2001, il sera mis en avant par l’hebdomadaire l’Express en le classant parmi “les 100 qui font bouger le Pays basque.”
Un amoureux de la danse et de la culture
Dès l’âge de 16 ans, Jakes Abebery est danseur et chanteur à Oldarra 2, un chœur d’hommes de Biarritz, dont il fut le directeur théâtral, directeur artistiquepuis président à partir de 1973.
Durant son mandat d’adjoint au maire, chargé de la Culture, il fonde le festival Le Temps d’Aimer qui permet l’ouverture, en septembre 1998 d’un centre national chorégraphique, aujourd’hui connu sous le nom de Malandain Ballet Biarritz.
C’est aussi lui le promoteur avec l’académie André-Marchal du premier Concours international d’orgue de la ville de Biarritz en 1993. Le Pays Basque lui doit aussi l’Orchestre d’harmonie de Biarritz qui a été créé en 1993 par André Lassus afin d’animer le kiosque de la place Sainte-Eugénie, et la création avec Didier Borotra de la médiathèque de Biarritz.
Jakes Abeberry avait célébré en avril dernier son 92e anniversaire. Il laisse derrière lui une grande famille a qui il a transmis la langue basque. Il laisse aussi au Basques de nombreuses avancées pour la reconnaissance de leur culture. sera inhumé au cimetière du Sabaou après une cérémonie orchestrée par la maison Cridel le lundi 5 décembre, vous pouvez déposer un message de condoléances sur notre plateforme dédiée, ou envoyer des fleurs.
