Décryptage des obsèques de la reine Elisabeth II

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Crédit photo : Samuel Regan-Asante sur Unsplash

Les obsèques de la reine Elizabeth II ont eu lieu lundi 19 septembre 2022, des obsèques royales, en grande pompe.

Bien qu’il s’agisse de funérailles d’état, les rituels qui entourent la mort se déroulent presque toujours de la même manière : veillée du corps, départ du corps vers le lieu de cérémonie, cérémonie avec différents intervenants, musique, finalement départ du corps vers son lieu de repos. Ce fut le cas pour la cérémonie des obsèques de la reine Elizabeth 2, qui avait elle-même anticipé ses obsèques, en préparant, dans le plus grand des secrets, la cérémonie personnalisée avec les symboles qui lui étaient chers auxquels s’ajoutent les emblèmes de la monarchie et la passation de pouvoir au nouveau roi. Elle avait tout orchestré à l’avance : les prières, les chants, le modèle de cercueil, de corbillard…

L’organisation d’un événement d’une telle envergure, ne peut évidemment pas se faire à la dernière minute : le Parlement d’Édimbourg ainsi que tous les acteurs présents lors des obsèques étaient dans le secret. Ils avaient nommé ce plan d’obsèques : « l’opération licorne » (« Operation Unicorn ») dès 2017. La Licorne étant un symbole de l’Écosse qui figure sur le blason écossais, avec le lion anglais.

Le déroulement des obsèques de la reine Elizabeth II

Les funérailles de la reine Elizabeth II d’Angleterre se sont déroulées lundi 19 septembre en l’abbaye de Westminster à partir de 10 h 35.

Avant la cérémonie, les chefs d’Etats d’autres pays, dont le président Macron, sont entrés dans l’abbaye de Westminster, où la souveraine s’était mariée en 1947 et où elle avait été couronnée en 1953.

Le cercueil royal fut déplacé du palais de Westminster à l’Abbaye, porté par des soldats de la Queen’s Company, 1st Battalion Grenadier Guards. Le lien de l’ancienne souveraine avec ses hommes était fort. Leur rôle étant de protéger la reine, faire le choix de leur faire porter le cercueil c’est montrer leur fidélité à Elizabeth 2, et la protéger même dans la mort. 

Le cercueil est drapé de l’étendard royal, dans sa version anglaise. Lorsqu’il était encore en Ecosse, sur le lieu de décès de la Reine, le cercueil était recouvert de l’étendard royal dans sa version écossaise. C’est une tradition de la famille royale que de recouvrir le cercueil de cette manière.

Sur l’étendard, on trouve les attributs royaux : la couronne impériale, le sceptre et l’orbe, une autre tradition royale. Encore une fois, la couronne ne fut pas la même lorsque le cercueil était en écosse et lorsqu’il est arrivé en Angleterre. Elle était rouge en écosse et violette en Angleterre. La couronne de fleurs présente sur le cercueil a été choisie par Charles 2 dans des tons roses, bordeaux, ors et blancs, pour être en harmonie avec les couleurs de l’étendard royal.

La fin de la cérémonie

À la fin de la cérémonie, alors que le cercueil quitte l’Abbaye avant de rejoindre le corbillard d’État, une musique est jouée à la cornemuse. C’est un choix de la reine, pour montrer que l’Écosse lui était chère. C’est le « cornemuseur du souverain »(aussi appelé « cornemuseur-major » ou cornemuseur de la reine/du roi”) à qui incombe cette tâche, c’est une fonction officielle vieille de près de 200 ans. Il jouera à la fin de la cérémonie à Westminster Abbaye et jouera à nouveau en la chapelle Saint-George du château de Windsor, où la dépouille de la reine sera inhumée.

Avant de quitter l’Abbaye, les personnes présentes, le public présent sur la pelouse, et tout le royaume unis extérieur ont observé 2 minutes de silence. Ces minutes sont une tradition qui remonte au début du 20e siècle. C’est un peu une version laïque de la prière, une manière de se recueillir et de montrer que la personne défunte avait de l’importance (l’inverse serait le bruit et les bavardages de chacun qui symbolisent l’indifférence).

Le cercueil de la reine, a été transvasé dans le corbillard d’état, qui a roulé au son des cloches de Big Ben et des coups de canon, suivi par une procession, une foule de gens de plus de 800 mètres de long, pour rejoindre Windsor, lieu de repos de la reine Elizabeth 2.  Ces coups de canons correspondent à un honneur militaire.

Les hommages à la reine Elizabeth II à Paris

Depuis l’annonce du décès, des milliers de posts sur les réseaux sociaux rendent hommage à la Reine. Elle était une figure de l’histoire et a marqué de ses tenues colorées les esprits de plusieurs générations. Pour marquer son respect au Royaume-Uni, et rendre hommage à une grande femme, la France a mis tous ses drapeaux français en berne, le jour de ses obsèques, à la demande du président Emmanuel Macron. Le drapeau de l’ambassade du Royaume-Uni à Paris est également en berne, depuis l’annonce du décès de la Reine. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a réclamé que la tour Eiffel soit éteinte plus tôt que d’habitude, un geste que certains Parisiens ont attendu le soir venu, comme pour se recueillir en même temps que le symbole de la France. Bien sûr, l’ambassade est devenue également un lieu de recueil ou de nombreux bouquets et des messages de soutien ont été déposés pour la souveraine et sa famille. 

Les hommages à la reine Elizabeth II au Pays Basque

Le Pays Basque entretient depuis la seconde guerre mondiale un lien solidaire avec l’Angleterre. En effet, le pays Basque était un lieu de passage du réseau comète, un groupe de résistance actif en Belgique et en France durant les quatre dernières années de l’Occupation allemande. Les membres du réseau aidaient les soldats et aviateurs alliés à retourner au Royaume-Uni. A Anglet, le drapeaux de la place De Gaulle a été mis en berne et l’Union Jack britannique a été hissé. A Bayonne comme à Anglet, la royal Air force était présente les jours qui entouraient la mort de la souveraine. Un hommage a été rendu vendredi 9 septembre, place Lamothe à Anglet. Une façon de commémorer aussi le réseau comète, en présence de la Royal Air Force.

Les traditions funéraires royales françaises

Bien sûr, les dernières obsèques royales en France remontent à une époque où tout était très différent, et le peuple de France ne partageait très probablement pas la même dévotion et la même affection avec leur souverain.

Fort heureusement, certaines traditions ont d’ailleurs changé. Par exemple, cette tradition qui remonte à la mort de Philippe le Bel en 1314, qui veut que les restes des rois de France soient divisés en trois : le corps, les entrailles et le cœur. Ces parties royales étaient dispersées dans des sépultures distinctes, afin de multiplier les lieux d’hommage. Le cœur étant précieux, celui de Louis XIII est enterré à l’église Saint-Louis-des-Jésuites à Paris, pendant que ses entrailles reposent à Notre-Dame.

En France, la tradition voulait que les obsèques soient un moment de démonstrations démesurées. Dans un premier temps, le corps du roi était montré, avec tous ces apparats, puis il fut remplacé par une statue de cire à son effigie, censée contenir son âme. Après la cérémonie, avait lieu une procession qui n’en finissait plus, avec des moment d’arrêt, des prières… Le lieu de culte choisi par les rois était la basilique de Saint-Denis dont le statut de nécropole royale a été officialisé par Louis IX qui y installa 16 tombeaux destinés à accueillir les corps des premiers souverains, transférés le 12 mars 1264.Où sont enterrés les rois de France les plus célèbres ?

Où est enterré Clovis ?

Clovis avait fait bâtir une basilique dédiée à Pierre et à Paul, les apôtres de la montagne Sainte-Geneviève à Paris. Il aurait été inhumé à cet endroit, puis exhumé et transféré dans le tombeau du roi qui se trouve sous la rue Clovis, actuellement dans le 5ème arrondissement de Paris.

Où est enterré Charlemagne ?

Mort en l’an 814, Charles 1er, ou Charlemagne est inhumé en la cathédrale de la ville d’Aix-la-Chapelle (ancienne capitale de l’empire franc), en Allemagne.

Où est enterré Louis XIV ?

Louis XIV, est inhumé en la basilique de la cathédrale de Saint-Denis, près de Paris.

Qui sont les autres rois, enterrés dans la basilique de Saint-Denis ?

  • Philippe-Auguste, mort en 1223
  • Saint Louis, ou Louis IX, mort en 1270
  • Henri IV, décédé en 1610
  • Louis XVI et la reine Marie-Antoinette, respectivement décédés tous deux le 16 octobre 1793

Où sont enterrés les rois et reines qui ont été divisés en trois morceaux ?

La reine Anne de Bretagne ( 1491-1498) repose en la basilique Saint-Denis, mais son cœur a été transporté à Nantes selon ses volontés. Il est aujourd’hui au musée Dobrée de Nantes (Loire-Atlantique) dans un écrin en or.

Catherine de Médicis, reine de France de 1547 à 1559, morte en 1589 à Blois, repose à la basilique Saint-Denis, mais sa jambe dite « fine et délicate », est de temps en temps visible au musée Tavet-Delacour de Pontoise dans le Val-d’Oise.

Un morceau du bras de Saint-Louis est exposé à la collégiale Saint-Louis du château de Castelnau, à Prudhomat, dans le Lot.

Concernant Louis XI : Une voûte crânienne, une mâchoire et un fragment de la cloison nasale sont actuellement conservés dans la crypte de la basilique Notre-Dame-de Cléry-Saint-André, dans le Loiret.

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