Depuis 35 ans, les journées européennes du patrimoine offrent l’occasion de découvrir des sites publics ou privés qui racontent notre histoire, dessinent nos paysages et s’inscrivent dans notre mémoire collective. Cette année, les journées du patrimoine seront le week-end du 19 et 20 septembre et la thématique choisie est “patrimoine et éducation : apprendre pour la vie ! ”. Il se trouve que justement, la visite d’un cimetière peut s’avérer pédagogique. On peut y étudier la vie des personnes qui ont vécu avant nous, mais aussi et surtout, on y apprend une partie discrète de l’histoire de l’art : l’art funéraire. L’art funéraire est le témoin des dimensions culturelles, sociales, anthropologiques, et esthétiques de notre société à travers les époques. Pour cette journée du patrimoine, nous vous invitons à découvrir quelques informations clé sur l’art funéraire aujourd’hui en déclin, le tout dans une démarche totalement respectueuse des mesures sanitaires puisque vous n’aurez pas à quitter votre intérieur !
René Félix Berger
Fin XVIIIe et début XIXe, à Paris, l’art funéraire est le quotidien de grands architectes, qui sculptent à la fois les sépultures des grandes familles de l’époque, et à la fois les murs de la capitale. À ce moment là chez Cridel, c’est l’architecte René Félix Berger qui a travaillé en temps que marbrier durant 50 ans. C’est à lui que Paris doit l’actuelle façade du cimetière de Passy, ainsi que de nombreuses sépultures présentent dans les cimetières parisiens.
L’implication des ateliers de marbreries dans la vie artistique parisienne
Les ateliers de marbrerie sont de vastes espaces qui sont placés par soucis pratique à côté des cimetières parisiens de Montmartre et de Montparnasse. À l’époque, l’activité de ces espaces est industrielle, et artistique. En effet, les marbreries travaillent avec des sculpteurs qui travaillent aussi bien pour l’art que dans le funéraire. Les ateliers permettent aux artistes sculpteurs de l’époque de venir faire des vacations, ce qui va entraîner tout un mouvement d’artistes et va largement contribuer à faire de ces quartiers des lieux phares dans la création et l’art. C’est grâce aux nécropoles qu’aux XIXe et XXe siècle, Montmartre est un lieu phare de la peinture, accueillant des artistes comme Pissarro, Toulouse-Lautrec, Steinlen, Van Gogh, Modigliani, Picasso … Et Montparnasse est devenu la plaque tournante d’artistes jusqu’à aujourd’hui encore.
Sépulture asiatique présente au cimetière parisien de Thiais
Tombe de Mity Goldin, ancien directeur de l’ABC, au cimetière de Montmartre